Le conflit dialectique favorise la destruction des sociétés plutôt que leur développement

Le conflit dialectique favorise la destruction des sociétés plutôt que leur développement

 

Le darwinisme soutient que la lutte parmi les êtres vivants stimule leur développement et il a obtenu une validité scientifique pour la philosophie du matérialisme dialectique.

Le matérialisme dialectique, comme son nom l'indique, est basé sur le concept du "conflit". Karl Marx, fondateur de cette philosophie, a répandu l'idée que "s'il n'y avait pas de lutte et d'opposition, tout demeurerait inchangé". Il a dit ailleurs: "La force est la sage-femme de toutes les sociétés anciennes enceintes d'une nouvelle société."1

Par ces mots, il a appelé les gens à la violence, à la guerre et à l'effusion du sang pour qu'ils puissent se développer.

La première personne à appliquer la théorie de Marx dans le domaine politique fut Lénine. Nourrissant l'idée que "le progrès est le produit du conflit des contraires", Lénine a affirmé que les gens qui avaient des idées opposées devaient être en conflit constant. Il a aussi déclaré à maintes reprises que ce conflit nécessitait l'effusion du sang, à savoir le terrorisme. Une pièce de Lénine, intitulée "La Guérilla" et qui fut publiée pour la première fois dansProletary (le Prolétaire) en 1906, onze années avant la révolution bolchevique, révèle les méthodes terroristes qu'il avait adoptées:

Le phénomène qui nous intéresse est la lutte armée. Cette lutte est conduite par des individus et des groupuscules. Certains appartiennent à des organisations révolutionnaires, alors que d'autres (la majorité dans certaines parties de la Russie) n'appartiennent pas à des organisations révolutionnaires. La lutte armée poursuit deux objectifs différents, qu'il faut strictement distinguer: premièrement, cette lutte vise à assassiner les individus, les chefs et les subordonnés dans l'armée et la police; deuxièmement, elle vise à confisquer les fonds monétaires du gouvernement et des individus. Les fonds confisqués vont d'une part dans le trésor du Parti, d'autre part ils sont dépensés dans le but spécial de l'armement et de la préparation à un soulèvement, et d'autre part pour l'entretien des personnes actives dans la lutte que nous décrivons. 2

Au 20ème siècle, l'une des idéologies les plus connues à s'opposer au communisme était le fascisme. Cependant, le fascisme, bien que s'étant déclaré contre le communisme, a cru au concept de la lutte, tout comme le communisme. Les communistes pensaient qu'une lutte des classes était nécessaire; les fascistes ont simplement changé l'arène de la lutte, se concentrant sur l'idée de la lutte entre les races et les nations. L'historien allemand Heinrich Treitschke, l'une des sources les plus importantes pour les idées nazies et un raciste invétéré, a écrit: "Les nations ne pouvaient pas prospérer sans la compétition intense, comme la lutte pour la survie de Darwin."3

Hitler a aussi dit qu'il s'était inspiré du point de vue darwiniste sur la lutte:

Toute la nature est une lutte puissante entre la force et la faiblesse – une victoire éternelle du fort sur le faible. Il n'y aurait rien d'autre que la décadence dans toute la nature si cela n'était pas ainsi. Qui lutte survivra. Qui ne veut pas lutter dans ce monde où la lutte permanente est la loi de la vie, n'a pas le droit d'exister.4

Ces deux idéologies sociales darwinistes ont affirmé que la lutte et l'effusion du sang sont nécessaires pour renforcer une société; on sait pourtant bien ce qu'elles ont donné au 20ème siècle. D'innombrables personnes sont mortes; de nombreuses autres furent blessées ou mutilées; les économies de nations entières se sont effondrées; l'argent, autrefois dépensé pour la santé, la recherche, la technologie, l'éducation et les arts le fut pour acheter des armes, des bandages pour panser les blessures causées par ces armes, et pour restaurer les cités ruinées. Il est apparu avec le temps que la lutte et la terreur ne favorisaient pas le développement humain mais plutôt sa destruction.

Il y a certainement des contradictions dans le monde. Tout comme dans la nature il y a la lumière et l'obscurité, le jour et la nuit, le froid et le chaud, il y a des contradictions également dans la mise en pratique des idées. La contradiction dans les idées, cependant, ne nécessite pas le conflit. Au contraire, si ces contradictions sont abordées avec tolérance, paix, bienveillance, compassion et miséricorde, on peut aboutir à de bons résultats. Celui qui compare ses propres idées avec celles des autres peut les développer, ou encore voir ses défauts et les corriger. Ceux qui défendent des opinions opposées peuvent échanger des avis lors de conversations ou s'adresser des critiques constructives. Seuls les gens sincères, indulgents et humbles, qui se conforment à l'enseignement moral du Coran, peuvent adopter cette approche.

Tuer une personne ou lui nuire parce qu'elle défend des idées différentes, croit à une religion différente ou appartient à une race différente est un acte de cruauté. Pour cette raison seule, pendant toute l'histoire et dans le monde entier, les enfants de la même patrie ont lutté les uns contre les autres, se tuant sans pitié. Les peuples de différentes races et nationalités, y compris les femmes et les enfants, furent massacrés aveuglément. Seuls les gens qui n'ont pas de respect pour l'être humain et qui le considèrent comme un animal intelligent peuvent commettre de tels actes; il s'agit là des individus qui ne croient pas qu'ils rendront compte de leurs actions à Allah.

La meilleure attitude à adopter envers les idées opposées est révélée dans le Coran. L'histoire a témoigné des chocs d'opinions et l'un des exemples les plus connus sur ce sujet est l'opposition entre le Prophète Moïse et son contemporain Pharaon. Malgré la cruauté et l'agressivité du Pharaon, Allah a envoyé Moïse pour l'inviter à la religion d’Allah et Il a expliqué les méthodes que Moïse devait utiliser:

Allez tous deux vers Pharaon: il s'est rebellé, vraiment! Puis, adressez-lui, tous deux, une douce parole. Peut-être se rappellera-t-il ou craindra-t-il ? (Sourate Ta-Ha, 43-44)

Moïse s'est soumis au commandement du Seigneur et a communiqué à Pharaon la religion véridique. Il lui a patiemment expliqué tous les points, afin de mettre fin à son déni. Or il a affiché une attitude hostile contre le caractère noble et la patience de Moïse, menaçant de tuer lui et tous ceux qui partageaient ses idées. Mais ce ne fut pas l'attitude du Pharaon qui l'emporta; au contraire, lui et son armée périrent noyés. Moïse et son peuple ressortirent victorieux.

Comme cet exemple nous le montre, la victoire d'une idée et la lutte pour le développement n'aboutissent pas par l'hostilité ou l'agression. La rencontre de Moïse et de Pharaon fournit une leçon de l'histoire; ce ne sont pas les gens du camp de la lutte et de la cruauté qui furent victorieux mais plutôt ceux du camp de la paix et de la justice. La pratique de nobles principes moraux reçoit sa récompense dans ce monde aussi bien que dans l'au-delà.

1.Karl Marx, Das Capital, vol. I, 1955, p. 603

2.Vladimir Ilich Lenin, Collected Works, 4th English Edition, Progress Publishers, Moscow, 1965, vol. 11, p. 216

3.L. Poliakov, Le Mythe Aryen, Editions Complexe, Calmann-Lévy, Bruxelles, 1987, p. 343

4.Robert Clark, Darwin: Before and After, Grand Rapids International Press, Grand Rapids, MI, 1958., pp. 115-116; cité par Jerry Bergman, "Darwinism and the Nazi Race Holocaust", https://www.trueorigin.org/ holocaust.htm